Nous ne l’avions pas vu venir : un gond de porte arraché, alors que la porte n’était pourtant pas si vieille.
Sur le coup, on s’est dit que ce serait compliqué à réparer… Mais finalement, avec les bons outils et quelques techniques simples, on a vite compris que c’était à notre portée.
Dans cet article, on vous explique pas à pas comment remettre votre porte en état, sans stress et sans devoir tout remplacer.
Pourquoi un gond de porte peut-il s’arracher ?
Un gond de porte qui s’arrache, ce n’est jamais vraiment par hasard. Plusieurs causes peuvent être à l’origine du problème :
- Une fixation affaiblie avec le temps : les vis peuvent se desserrer peu à peu, surtout si la porte est souvent sollicitée ou un peu lourde.
- Un choc ou une mauvaise manipulation : une porte claquée trop fort ou forcée peut rapidement faire céder la fixation du gond.
- Un défaut d’alignement : si le gond n’est pas parfaitement dans l’axe, il subit des contraintes à chaque ouverture/fermeture, jusqu’à ce qu’il cède.
- Un matériau trop fragile : sur certaines portes en aggloméré ou en bois tendre, les gonds tiennent moins bien dans la durée.
Les dérivés du bois comme le MDF ou l’aggloméré sont moins résistants aux fixations que le bois massif. À l’époque, les menuisiers ajoutaient une alèse en bois massif sur les bords de la porte pour y visser la quincaillerie — c’était ce qu’on appelait le “bois de ferrage”. Une solution plus fiable, aujourd’hui rarement utilisée en menuiserie industrielle.
Comment réparer un gond de porte arraché : le guide étape par étape
Quand un gond s’arrache, il laisse souvent un trou béant dans le bois ou le mur, rendant la porte inutilisable. Mais pas de panique ! Avec un peu de matériel et de méthode, vous pouvez solidement réparer le tout sans faire appel à un pro.
Matériel nécessaire
Vous pouvez trouver ces produits facilement dans les magasins de bricolage type Bricozor ou en ligne :
- Tournevis
- Colle à bois (ou résine époxy si le bois est très abîmé)
- Pâte à bois
- Papier de verre (grain 80 pour dégrossir, 240 pour finir)
- Couteau à enduire
- Serre-joint
- Tourillons en bois (optionnels, pour renforcer une zone trop abîmée)
Étapes de réparation
1. Retirer le gond arraché
Commencez par dévisser et retirer complètement le gond. Nettoyez bien la zone : enlevez les débris, la poussière, et grattez les morceaux de bois fragilisés. Utilisez une brosse métallique douce pour nettoyer le fond du trou sans agrandir la cavité.
2. Renforcer le bois abîmé
Si le bois autour du trou est fissuré, appliquez de la colle à bois dans les fissures et serrez le tout à l’aide d’un serre-joint. Laissez sécher au moins 24 heures. Si le bois est vraiment trop endommagé, vous pouvez aussi insérer un tourillon enduit de colle pour renforcer la structure.
3. Reboucher le trou
Remplissez le trou avec de la pâte à bois. Étalez bien avec un couteau à enduire pour obtenir une surface plane. Laissez sécher selon les indications du fabricant (généralement quelques heures). Sachez que certaines pâtes à bois sont teintées, pratique si vous ne comptez pas repeindre ensuite.
4. Poncer pour lisser
Une fois la pâte bien sèche, poncez d’abord avec un grain 80 pour aplanir, puis avec un grain 240 pour une finition nette. Dépoussiérez soigneusement.
5. Réinstaller le gond
Percez un nouveau trou si besoin (décalé de quelques millimètres si l’ancien était trop abîmé), puis revissez le gond. Vérifiez l’alignement avec l’autre gond : la porte doit s’ouvrir et se fermer sans forcer.
Astuces et alternatives si le gond ne tient pas
Chaque porte et chaque dégât étant différent, voici quelques méthodes complémentaires testées et approuvées par les bricoleurs aguerris :
Renfort classique mais efficace : reboucher + insérer un tourillon + repercer
Cette méthode reste un incontournable. Elle est particulièrement utile quand le bois autour du trou est trop endommagé pour tenir une vis seule. Le tourillon, bien collé, recrée une matière saine pour fixer à nouveau.
Déplacer le gond
Si le bois est trop fragilisé autour de l’emplacement d’origine, une solution consiste à déplacer légèrement le gond vers le haut ou vers le bas, puis reboucher proprement l’ancien trou avec de la pâte à bois.
Créer une “zone de ferrage”
Pour les portes en MDF ou dérivés, une astuce consiste à coller un petit insert en bois massif dans la zone de fixation, à l’aide d’époxy. Ce bois “vivant” tiendra bien mieux dans la durée qu’un dérivé.
Renforcer le trou à la cyano
Avant de revisser, appliquer quelques gouttes de colle cyanoacrylate (type Loctite) dans le trou propre et sec permet de durcir localement la fibre du bois. Laisser sécher avant vissage. C’est une astuce express mais étonnamment efficace.
Utiliser une fiche longue ou réglable
Pensez à utiliser des fiches longues, qui pénètrent plus profondément dans le bois, ou des fiches réglables en 3D, très pratiques pour retrouver un bon alignement, surtout après réparation.
Laisser (vraiment) la colle travailler
Une fois la colle (bois ou époxy) appliquée, il est conseillé de démonter la porte et la laisser reposer à plat pendant toute la durée de prise (au moins 24 h). Cela évite toute tension qui pourrait compromettre l’adhérence.
Une fois réparée, n’hésitez pas à envisager un relooking qui lui donnera une seconde vie !
Quand faut-il envisager de changer la porte ?
Parfois, malgré toutes les bonnes volontés et les bricolages bien faits, la réparation n’est plus suffisante :
- la porte est trop abîmée ou fendue ;
- elle est tordue et ne s’aligne plus correctement ;
- elle est trop lourde pour la structure actuelle (surtout avec des matériaux fragiles comme le MDF).
Dans ces cas-là, mieux vaut envisager carrément de la remplacer.
C’est particulièrement vrai pour une porte d’entrée, qui joue un rôle crucial en termes de sécurité et d’isolation. Mieux vaut investir une bonne fois plutôt que de bricoler tous les six mois une solution qui ne tient pas.
Astuce : avant d’acheter une porte neuve, vérifiez bien le poids, la compatibilité avec votre bâti, et les matériaux de ferrage recommandés.
