Pourquoi ma chaudière monte à 90 °C ?

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Par Benoit

Je me souviens encore d’un soir d’hiver glacial… La maison entière grelottait, quand soudain, la chaudière s’est mise à faire un drôle de bruit. On s’approche, on regarde le cadran : 90 °C. L’aiguille tremble, la pression grimpe, et là, panique à bord  on se demande s’il faut tout couper ou laisser tourner.
Depuis, on a appris à ne plus paniquer devant ce genre de situation (même si, sur le moment, on n’en menait pas large !). Si votre chaudière monte elle aussi à 90 °C, voici comment comprendre ce qui se passe et surtout, comment réagir en toute sécurité. 

L’essentiel à retenir:

  • Une chaudière à 90 °C est en surchauffe : la sécurité se déclenche pour éviter la casse.
  • Les causes les plus courantes sont le vase d’expansion défaillant, le circuit emboué ou la vanne trois voies bloquée.
  • Coupez la chaudière, vérifiez la pression et purgez vos radiateurs avant d’appeler un professionnel.

Comment reconnaître une surchauffe de chaudière ?

On ne s’en rend pas toujours compte tout de suite, mais une chaudière qui chauffe trop donne souvent plusieurs signaux avant la panne. Il suffit de savoir les repérer :

  • aiguille du manomètre qui dépasse les 2 bars (ou qui flirte avec la zone rouge).
  • fuite d’eau au niveau de la chaudière ou des radiateurs.
  • bruits inhabituels : sifflements, gargouillis, ou petites vibrations qui n’étaient pas là avant.
  • arrêt automatique ou mise en sécurité du système, souvent accompagnée d’un voyant rouge.

Ces signaux indiquent que l’eau ne circule plus correctement ou qu’un organe de sécurité (vase d’expansion, soupape ou thermostat) ne joue plus son rôle. Dans tous les cas, mieux vaut ne pas ignorer ces alertes : elles sont là pour éviter la casse.

chaudière monte en pression

Pourquoi la température grimpe jusqu’à 90 °C ?

Ce qui est “normal” et ce qui ne l’est pas

Une chaudière, même en pleine forme, peut atteindre jusqu’à 75 °C en fonctionnement normal. C’est sa plage de croisière.
Mais quand l’aiguille file vers les 90 °C, ce n’est plus un simple coup de chaud : c’est une mise en sécurité pour éviter la surchauffe.

Petite précision utile : la pression (en bar) et la température (en °C) ne sont pas la même chose, mais elles sont intimement liées.
Si l’eau ne circule plus correctement, la chaleur reste piégée dans la chaudière. Résultat : la température grimpe, la pression suit et la sécurité se déclenche.

Le rôle clé du circulateur

Le circulateur, c’est un peu le “cœur” du système. S’il s’arrête ou se bloque, la chaleur ne s’évacue plus, la chaudière monte à 90 °C, et la soupape finit par évacuer de l’eau chaude pour protéger le circuit.

Les causes fréquentes (et comment les reconnaître)

Le vase d’expansion est défaillant

C’est souvent le premier suspect lorsqu’une chaudière joue au yoyo avec la pression. En général, les signes ne trompent pas : la pression varie rapidement, parfois jusqu’à la zone rouge, de petites fuites d’eau apparaissent au niveau de la soupape, et les radiateurs deviennent tièdes, même quand le chauffage tourne à fond.

Pour vérifier, un petit test maison suffit : appuyez brièvement sur la valve du vase d’expansion, comme vous le feriez sur un pneu.  Si de l’eau en sort, c’est que la membrane interne est percée, et il faudra remplacer le vase.

À froid, la pression de pré-gonflage doit être d’environ 0,8 bar, une mesure que l’on peut facilement contrôler avec une simple pompe à vélo.
D’après les discussions de forums spécialisés, c’est la cause la plus fréquente des montées en température à 90 °C.

Le circuit de chauffage est emboué

Autre grand classique : le circuit emboué. C’est un souci bien connu des chauffagistes, et pour cause : il empêche l’eau de circuler correctement dans le réseau. Les symptômes sont assez parlants — radiateurs froids en bas ou seulement tièdes, bruits de gargouillis dans les tuyaux, et température qui grimpe très vite sur la chaudière.

Un professionnel pourra confirmer le diagnostic : si l’eau qui sort à la purge est noire ou boueuse, c’est qu’il est temps de procéder à un désembouage complet. En réalité, un circuit emboué agit comme un véritable bouchon thermique : la chaleur reste bloquée dans la chaudière au lieu d’être distribuée dans les radiateurs. Résultat → surchauffe assurée !

La vanne trois voies (V3V) est bloquée

C’est une petite pièce, mais elle a un rôle primordial : orienter l’eau chaude soit vers le ballon d’eau sanitaire, soit vers les radiateurs.
Quand elle reste coincée, tout se dérègle : l’eau destinée au ballon part dans les radiateurs, la chaudière monte alors rapidement à 90 °C, avant que la sécurité ne coupe tout.

Petit conseil issu des forums : demandez au technicien de venir avec une V3V de rechange pour éviter un second déplacement (et une facture inutile).

Le thermostat ou la sonde de température est déréglé

C’est un cas fréquent après une installation récente ou un déménagement.
Un simple mauvais réglage du thermostat peut suffire à faire tourner la chaudière en continu, sans jamais couper le brûleur. Avant d’appeler un professionnel, prenez le temps de vérifier les paramètres de régulation : parfois, un petit ajustement suffit à rétablir un fonctionnement normal.

La soupape de sécurité ne joue plus son rôle

C’est elle qui protège l’installation en relâchant l’eau dès 3 bars de pression. Mais si elle fuit en continu ou, au contraire, ne s’ouvre plus du tout, la pression grimpe dangereusement — un vrai risque pour votre chaudière. Heureusement, c’est une pièce peu coûteuse, mais à remplacer immédiatement dès le moindre signe de dysfonctionnement.

Ce que vous pouvez faire vous-même (sans danger)

Avant d’appeler un professionnel, quelques vérifications simples peuvent déjà éviter bien des soucis.

Commencez par couper la chaudière si la température dépasse les 90 °C, puis contrôlez la pression : à froid, elle doit se situer entre 1 et 1,5 bar. Assurez-vous ensuite que la vanne de remplissage est bien fermée, et pensez à purger vos radiateurs pour rétablir une bonne circulation d’eau.

Si malgré tout la pression continue de grimper, il faudra alors faire contrôler le vase d’expansion, la soupape ou la vanne trois voies par un professionnel.

Checklist de vérification

  • Manomètre dans la zone verte
  • Robinet de remplissage fermé
  • Purge complète des radiateurs
  • Aucune fuite visible
  • Circulation de l’eau normale dans le circuit

Quand faut-il appeler un professionnel ?

Il y a un moment où il ne faut plus improviser.
Si votre chaudière dépasse régulièrement les 90 °C, si la pression grimpe sans raison apparente, ou si le vase d’expansion (ou la vanne trois voies) semble hors service, mieux vaut faire intervenir un chauffagiste.

Pensez aussi à l’âge de votre appareil : au-delà de 15 à 20 ans, les pannes deviennent plus fréquentes. Dans ce cas, un diagnostic complet permet souvent de savoir s’il vaut mieux réparer ou remplacer.

Et pour finir sur une note légère on a fini par changer la nôtre et depuis, plus de douches froides ni d’aiguilles affolées ! 

A propos de l'auteur
Benoit
Moi c'est Benoit (Ben pour les intimes ;-)), trentenaire devenu touche à tout par la force des choses.

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