Laurier sauce : faut-il craindre les racines près de la maison ?

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Par Eva

Quand nous avons acheté notre maison, un laurier-sauce trônait déjà entre notre mur et la clôture du voisin. Il semblait inoffensif et faisait partie du paysage. Seulement, un jour le voisin nous a alertés d’une fissure sur son muret. Était-ce possible que le laurier en soit la cause ? Nous avons décidé d’enquêter pour comprendre si ses racines peuvent vraiment poser problème.

L’essentiel à retenir:

  • Le laurier-sauce forme surtout des racines horizontales, capables d’exploiter une fissure existante.
  • Planté à distance et taillé régulièrement, il ne présente aucun risque pour la maison.
  • En cas de fissure ou d’humidité, une simple tranchée ou une barrière anti-racines suffit à le maîtriser.

Comment se développent les racines du laurier sauce ?

Lorsqu’il est jeune, le laurier-sauce développe une racine pivotante qui lui permet de bien s’ancrer. Mais en grandissant, il forme surtout des racines secondaires horizontales, souvent proches de la surface. Ce réseau dense peut donner l’impression d’un système racinaire envahissant, d’autant que des rejets, appelés drageons, apparaissent régulièrement sur ces racines superficielles.

Dans un sol compact ou sous un dallage sain, les racines ne sont pas capables de soulever le béton. En revanche, si elles trouvent une zone fissurée ou moins dense, elles s’y infiltrent naturellement, et leur croissance peut ensuite accentuer la pression. C’est d’ailleurs ce que de nombreux jardiniers constatent : les racines n’abîment pas un sol stable, mais exploitent la moindre faiblesse.

Le développement des racines dépend aussi de plusieurs facteurs : type de sol, taux d’humidité, orientation et qualité du drainage. En terrain léger et bien exposé, le laurier-sauce peut atteindre 6 à 12 mètres de haut ; son système racinaire s’étend alors à proportion de son volume aérien.

Certains jardiniers rapportent que dans des régions comme la Champagne, les lauriers-sauce poussent « comme du chiendent », tandis que d’autres remarquent qu’ils deviennent vite ingérables s’ils sont placés trop près d’une ouverture ou d’un mur exposé au sud. Ces observations confirment qu’il s’agit d’une plante robuste, mais qui nécessite un emplacement réfléchi.

Le laurier-sauce peut-il endommager une maison ou un mur ?

Les cas de fissures provoquées par un laurier-sauce restent exceptionnels. . Dans la plupart des situations, les désordres observés sont davantage liés à un défaut du bâti : mur fragilisé, fondations anciennes ou terrain argileux. Ce n’est donc pas directement la faute des racines.
En revanche, si la plante trouve une ouverture déjà existante (fissure, canalisation poreuse, sol meuble), elle peut s’y glisser et accentuer le problème : humidité localisée, soulèvement léger de dalles ou pression ponctuelle sur un muret.

Un jugement de la Cour d’appel de Versailles (21 septembre 1990) rappelle d’ailleurs que le propriétaire reste responsable si les racines ou l’humidité issues de ses plantations empiètent sur la propriété voisine.

En pratique, il est conseillé de planter le laurier-sauce à au moins deux mètres des murs, voire trois mètres si le terrain est argileux ou fissuré.
Sur un sol bien drainé et avec une taille régulière, le risque de dommage structurel reste très limité.

laurier sauce racines

Bonnes pratiques pour la plantation du laurier-sauce

Pour profiter de votre laurier-sauce sans risquer qu’il devienne envahissant, quelques précautions simples suffisent dès la plantation :

  • Emplacement : installez-le dans un coin abrité des vents froids, à bonne distance des murs ou clôtures.
  • Sol : privilégiez un sol ameubli et bien drainé. Les terrains argileux ou trop compacts retiennent l’humidité et favorisent le gonflement des racines.
  • Plantation : creusez une fosse large, mais sans enterrer trop profondément la motte.
  • Taille : même taillé, le laurier-sauce repousse vigoureusement. Taillez-le chaque année pour limiter son diamètre et réduire la puissance de son système racinaire.
  • Racines gênantes ? Creusez une tranchée circulaire d’environ 15 cm, coupez les racines au ras du sol et retirez-les progressivement. Évitez le sel si la zone doit rester cultivable
  • Alternative : si vous cherchez un arbuste plus décoratif et moins vigoureux sous terre, optez pour un laurier du Portugal ou un Photinia, tout aussi élégants et plus faciles à maîtriser.

Quand faut-il intervenir ?

Certains signes doivent vous alerter : un léger soulèvement de dalles, des fissures au pied d’un mur ou une zone d’humidité persistante près du tronc. Dans ce cas, un simple contrôle du sol permet souvent de lever le doute.

Un petit sondage à la bêche suffit pour voir si des racines épaisses longent le mur. Si c’est le cas, mieux vaut agir tôt : retrait ciblé ou installation d’une barrière anti-racines pour éviter qu’elles ne reviennent.

Pour une haie déjà bien implantée, coupez régulièrement les rejets au sol, ameublissez la terre autour et creusez une tranchée drainante afin d’éloigner l’humidité.

Le retrait complet reste possible, à condition d’y aller progressivement : ouverture d’une tranchée, coupe propre, puis dessèchement naturel des racines restantes.

En cas de désaccord avec un voisin, mieux vaut d’abord discuter ou passer par une médiation. Mais attention : la loi considère que le propriétaire du végétal reste responsable des dommages causés par les racines sur une propriété voisine.

A propos de l'auteur
Eva
Moi c'est Eva, la trentaine et passionnée de déco et de jardinage. Je n'ai pas le côté touche à tout de Ben, mais j'aime bien faire mes propres recherches.

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