Lorsque ma mère m’a ramené un noyau de manguier de son dernier voyage, je me suis dis que j’allais faire les choses bien pour le faire germer et grandir. Seulement, au bout de 6 mois, alors que j’arrivais enfin à avoir quelques feuilles, il s’est mis à avoir les feuilles marron. Voici un guide pour identifier les causes possibles.
Feuilles marrons: les raisons possibles
Asphyxie racinaire et rempotage
L’asphyxie racinaire est une cause fréquente des feuilles marron chez le manguier, souvent due à un sol trop lourd ou mal drainé. Lorsque le sol retient trop d’eau, l’oxygène nécessaire aux racines devient insuffisant, provoquant un flétrissement des feuilles et un brunissement progressif. Pour remédier à ce problème, il est crucial de rempoter le manguier dans un substrat léger et bien drainant. Remplissez le pot avec un mélange de terreau et de compost. Pour améliorer la circulation de l’air et faciliter l’évacuation de l’excès d’eau vous pouvez enrichir ce mélange avec des éléments drainants tels que de la perlite.
Excès d’eau et pourriture des racines
Un excès d’eau est l’une des principales causes de la pourriture des racines chez le manguier, un problème qui se manifeste souvent par des feuilles marron. Bien que la surface du sol puisse paraître sèche, un arrosage excessif peut entraîner une accumulation d’eau en profondeur, privant les racines d’oxygène et favorisant la décomposition. La pourriture des racines compromet la capacité du manguier à absorber les nutriments, ce qui se traduit par un affaiblissement général de l’arbre. Pour éviter cela, l’utilisation d’un testeur d’humidité est recommandée afin de mesurer précisément les besoins en eau de la plante. Assurez-vous également que le sol est bien drainant et évitez d’arroser avant que le sol ne soit sec en profondeur.
Impact des conditions climatiques
Les conditions climatiques, en particulier les températures nocturnes basses, peuvent également provoquer le brunissement des feuilles chez le manguier. Ce fruitier tropical est sensible au froid, et une exposition prolongée à des températures inférieures à 0°C peut entraîner un stress thermique, se manifestant par des feuilles marron et un ralentissement de la croissance. Si votre manguier est situé dans une zone géographique sujette aux baisses de température nocturnes, il vaut mieux le protéger en hiver en le rentrant.
Exposition au soleil
Les feuilles de manguier peuvent également être affectées par des brûlures solaires, un phénomène qui se manifeste par des taches brunes ou des bords brûlés sur le feuillage. Bien que le manguier soit une plante tropicale, une exposition soudaine à un rayonnement solaire intense, notamment après un déplacement depuis une zone ombragée ou une serre, peut entraîner des coups de soleil sur les feuilles. Cela est particulièrement vrai lorsque l’arbre n’est pas acclimaté à une lumière directe ou lorsqu’il est exposé à des conditions de chaleur excessive dans une serre mal ventilée. C’est pour cela qu’il est conseillé de le sortir en été mais tout en le mettant dans le jardin à l’ombre d’un arbre. Jamais de soleil direct.
Maladies fongiques et bactériennes
Les taches brunes sur les feuilles de manguier peuvent aussi être le signe de maladies fongiques ou bactériennes, telles que l’anthracnose ou les bactérioses. L’anthracnose, causée par le champignon Colletotrichum gloeosporioides, est une infection fréquente qui se manifeste par des taches brunes ou noires, souvent irrégulières et légèrement enfoncées. Ces taches peuvent s’étendre rapidement en conditions humides, affectant non seulement les feuilles mais aussi les fruits et les fleurs.
Les bactérioses, telles que celles provoquées par Xanthomonas campestris, produisent également des taches brunes ou noires, souvent entourées d’un halo jaune, et peuvent être accompagnées de sécrétions gommées. Contrairement aux brûlures solaires, ces maladies infectieuses se développent rapidement et peuvent causer des déformations ou une détérioration générale de la plante.
Voir aussi: Pourquoi mon avocatier à les feuilles tombantes?
Les essentiels à connaître sur le manguier
Le manguier (Mangifera indica) est un arbre fruitier à feuillage persistant appartenant à la famille des Anacardiacées. Originaire de l’Inde orientale, il est particulièrement sensible au froid et ne survit pas à des températures inférieures à 0°C. En raison de cette sensibilité, sa culture en pot sous une véranda est souvent privilégiée dans les climats plus froids. J’ai d’ailleurs commencé mon semis en à partir d’un noyau de mangue dans un bol entouré de coton humide pendant environ 15 jours. Voici la vidéo qui m’a inspirée:
Le manguier développe une racine pivotante qui s’enfonce profondément dans le sol, lui permettant de résister à la sécheresse en recherchant l’humidité en profondeur. Par conséquent, une sécheresse en surface ne représente généralement pas un problème majeur pour cet arbre. Sa floraison a lieu entre mai et juin, avec une récolte possible des fruits entre juillet et octobre. Pour assurer une bonne fructification, il est essentiel de sortir le manguier à l’extérieur durant la floraison afin que les fleurs puissent être fécondées.
Le manguier prospère dans un sol sableux, riche en humus, frais mais bien drainé, avec un pH neutre à légèrement acide. L’ajout d’écorces de pin peut aider à maintenir ce pH légèrement acide. L’arbre doit être planté au printemps, lorsque les températures se situent entre 4 et 10°C. En France, la culture en pot est recommandée, utilisant un contenant large et profond pour accommoder la racine pivotante. Pour assurer un bon drainage, des billes d’argile placées au fond du pot sont indispensables, avec un paillage d’écorces de pin pour maintenir l’acidité.
Pour le substrat, il est recommandé de mélanger du terreau et du compost pour améliorer sa structure et sa fertilité. Il est également judicieux de placer le pot sur une soucoupe remplie de billes d’argile et d’eau pour maintenir l’humidité ambiante. Pendant la période de croissance, les feuilles peuvent être légèrement humidifiées deux fois par semaine à l’aide d’un brumisateur. Durant les mois d’hivernage, l’arrosage doit être réduit pour imiter une période de sécheresse, avant de reprendre un arrosage plus copieux après la floraison.
