Quand on a commencé à réfléchir à notre projet de piscine, on s’est naturellement tourné vers un pisciniste : rien d’original jusque-là ! Le but était surtout de chiffrer le projet et d’aller un peu plus loin que les « on dit ».
Mais lorsque nous avons reçu le devis et qu’on l’a montré à un ami, celui-ci nous a alertés : il manquait quelque chose d’important, le puits de décompression. Visiblement, ce n’est pas un équipement que les piscinistes proposent systématiquement.
Notre ami nous ayant mis la puce à l’oreille, comme toujours, on s’est lancé dans nos propres recherches et aujourd’hui, on vous partage tout ce qu’on a découvert !
Pourquoi un puits de décompression est important, y compris pour une Desjoyaux ?
Un puits de décompression, c’est un simple tube creusé à côté de la piscine, relié à un drain périphérique. Il sert à évacuer l’eau souterraine qui s’accumule autour du bassin, avant qu’elle ne provoque des dégâts.
Car une piscine, même bétonnée, peut flotter si la pression exercée par l’eau autour est trop forte. C’est ce qu’on appelle le “flottement” : un phénomène souvent sous-estimé, qui peut entraîner des soulèvements de la structure, un liner qui gondole, ou à long terme, des fissures invisibles.
Et ce risque n’épargne personne : même les piscines Desjoyaux, réputées solides grâce à leur coffrage permanent en béton, y sont exposées. Leurs structures sont robustes, mais elles n’échappent pas aux lois de la physique. D’ailleurs, certains chantiers Desjoyaux prévoient deux puits de décompression, lorsqu’un seul ne suffit pas à soulager les pressions.
Le puits est souvent couplé à une pompe de relevage, indispensable lorsque l’eau ne peut pas s’évacuer naturellement (terrain plat ou très humide). Cette pompe doit être alimentée électriquement, et bien protégée contre le gel ou les pannes.
Le tout fonctionne avec un drain périphérique, posé autour du bassin. Il doit être enveloppé d’un textile filtrant (type chaussette drainante) pour éviter les colmatages, et installé dès le creusement du trou. Une fois le bassin coulé, il est trop tard.
Bref, même si ce dispositif paraît secondaire, il joue un rôle clé pour garantir la stabilité du bassin dans le temps. Et c’est encore plus vrai sur les terrains sablonneux, argileux, en pente ou en zone humide.
Donc est-ce que vous en avez vraiment besoin ?
Vous l’aurez compris : dans la majorité des cas, oui. Surtout si votre terrain est humide, argileux, en pente ou mal drainé, ou si vous avez déjà vu des traces d’humidité près du bassin. Même sur un terrain sec, c’est une petite sécurité qui peut éviter de gros soucis.
💬 Même sur un terrain sec, certains pros recommandent le puits comme une assurance structurelle : une sécurité à faible coût, qu’on préfère avoir plutôt que regretter.
Risques concrets si on ne prévoit pas de puits
Ne pas installer de puits de décompression, c’est prendre le risque de voir apparaître – parfois au bout de quelques mois seulement – des désordres plus ou moins visibles, mais bien réels :
- Eau stagnante au pied du bassin
- Humidité chronique (feutrine détrempée, moisissures)
- Déformation du liner (plis, relâchement)
- Fissures invisibles… jusqu’au jour où elles ne le sont plus
- Infiltrations d’eau ou soulèvement partiel de la structure (rare, mais déjà arrivé)
💬 Et ce genre de sinistre est souvent mal couvert par les assurances : entre ce qu’on appelle “malfaçon”, “défaut d’entretien” ou “cause naturelle”, les responsabilités s’évaporent vite… contrairement à l’eau. Résultat : vous payez les réparations de votre poche.
Est-ce que les piscinistes proposent toujours un puits de décompression ? Comment savoir s’il est prévu dans le devis ?
On pourrait penser qu’un dispositif aussi important que le puits de décompression serait systématiquement inclus dans un devis de piscine enterrée. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas.
Souvent, le puits n’apparaît pas clairement dans le devis, ou il est simplement suggéré sans détails précis. Parfois, il est juste oublié, parfois considéré comme une option, ou reporté à plus tard “si besoin”.
Plusieurs raisons expliquent cela :
- Certains piscinistes minimisent le devis initial pour convaincre plus facilement, et ajoutent le puits plus tard, souvent à un prix majoré.
- D’autres tablent sur l’ignorance du client, qui ne réclamera pas ce dispositif.
- Parfois, le puits est prévu, mais ses modalités (emplacement, présence ou non d’une pompe, alimentation électrique) ne sont pas bien précisées.
💬 Plusieurs témoignages rapportent des expériences similaires :
“Au début, le puits n’était pas dans le devis. On s’en est rendu compte tard, et on a dû payer une plus-value importante en urgence.”
“On nous a fait signer un document sur les réserves pendant la construction. Et surprise, en cas de nappe phréatique découverte, un surcoût de 3000 € était mentionné noir sur blanc.”
Pour éviter les mauvaises surprises, voici ce qu’il faut faire :
Vérifiez le devis en détail : cherchez une ligne mentionnant un “puits de décompression”, un “drain périphérique”, une “pompe de relevage” ou un “drainage vertical”.
Demandez directement au pisciniste :
– Est-ce qu’un puits est prévu dans notre configuration ?
– Où sera-t-il placé ?
– Est-ce qu’il y a une pompe ?
– L’alimentation électrique est-elle incluse ?
Faites-vous confirmer par écrit que le dispositif est bien prévu, avec son coût exact. Mieux vaut anticiper que découvrir plus tard qu’il “fallait le demander”.
Combien ça coûte, un puits de décompression ? (et pourquoi certains crient à l’arnaque)
La bonne nouvelle, c’est que le matériel en lui-même ne coûte pas grand-chose. En achetant les éléments séparément (tube PVC, lit de galets, chaussette drainante…), certains bricoleurs s’en sortent pour moins de 100 €. Mais…
💬 Ce n’est pas tant le coût des fournitures qui fait grimacer, c’est la facture une fois passée entre les mains du pisciniste.
Et là est le vrai problème :
Ce n’est pas le coût en soi qui pose souci, c’est quand le puits est gonflé sans justification ou ajouté en douce pendant les travaux (“ah oui, au fait, il faudra rajouter ça”). Et plusieurs témoignages évoquent des devis allant de 300 à 800 €, parfois plus de 1000 € si une pompe de relevage est ajoutée.
C’est pourquoi il vaut mieux clarifier dès le devis si un puits est prévu, où il sera installé, s’il comprend une pompe (et si oui, laquelle) et combien cela coûte précisément.
Un puits bien posé coûte peu par rapport à ce qu’il évite comme dégâts. Le souci, c’est quand on vous le glisse à la dernière minute… ou qu’on l’oublie carrément.
Enfin, sachez que deux puits peuvent être nécessaires pour les grands bassins ou les terrains vraiment compliqués.
Pompe ou pas pompe ?
Tout dépend du terrain :
Si votre terrain est en pente ou bien drainé, l’eau peut s’évacuer naturellement par gravité : dans ce cas, pas besoin de pompe. En revanche, sur terrain plat, argileux ou humide, l’eau va stagner dans le puits. C’est là qu’entre en jeu la pompe de relevage : c’est une sécurité active : elle aspire l’eau pour l’évacuer avant qu’elle ne crée une pression dangereuse.
Mais attention comme tout équipement électrique elle peut tomber en panne, disjoncter en hiver ou se bloquer si mal entretenue. Et comme elle est souvent installée en profondeur, elle peut devenir une vraie source de stress, surtout en plein hiver quand il faut intervenir seule.
Pour limiter les risques : prévoir une alimentation électrique protégée, vérifier régulièrement son bon fonctionnement et installer une protection antigel ou prévoir un arrêt automatique hivernal.
💬 Certains piscinistes n’en parlent pas dans le devis initial… puis annoncent une plus-value une fois le chantier lancé.
Installer et entretenir un puits de décompression : conseils clés
Installation : Le puits doit être installé dès le début du chantier, au moment du creusement, en même temps que le drain périphérique. Une chaussette drainante est essentielle pour éviter que le système ne s’encrasse.
Entretien : La pompe de relevage est le point sensible. Elle nécessite un entretien régulier, notamment une vérification avant l’hiver. Sans cela, elle peut tomber en panne, se bloquer ou disjoncter, ce qui peut engendrer un stress important, surtout si elle est difficile d’accès.
Précautions :
- Installer une alimentation électrique protégée
- Prévoir une protection antigel ou un arrêt automatique en hiver
- S’assurer de l’accessibilité pour maintenance ou dépannage
Quelques conseils pratiques pour le suivi du chantier
- Exigez de voir précisément où et comment le puits sera installé, ainsi que le drain périphérique.
- Vérifiez que le drain est bien enveloppé d’une chaussette drainante.
- Confirmez que la pompe, si nécessaire, est positionnée dans un endroit accessible et correctement protégée.
- Ne laissez pas le chantier avancer sans que ces points soient clairs et validés.
