Il y a quelques semaines, nous avons fait réaliser un ragréage dans notre salon avant de poser un parquet flottant. Au début, tout semblait parfait mais très rapidement de petites fissures ont commencé à apparaître. Bien sûr, on s’est demandé : est-ce normal ? Est-ce que l’épaisseur de la couche de ragréage était trop importante ? Et surtout, fallait-il tout refaire ou seulement corriger certaines zones ? Comme beaucoup, nous n’y connaissons pas grand-chose, mais après avoir fouillé forums et conseils de pros, nous avons découvert plusieurs causes possibles et surtout des solutions concrètes.
Identifier les causes d’un ragréage fissuré
Souvent, les fissures apparaissent à cause d’un support mal préparé. Si la surface est poussiéreuse, pleine de résidus ou de béton détérioré, le ragréage n’adhère pas correctement. Les fissures existantes sur la dalle se répercutent également, et l’absence de barrière anti-humidité sur un terre-plein peut fragiliser l’ensemble.
Un autre point important est le primaire d’accrochage. Sans lui, le ragréage peut sonner creux et se décoller par endroits. Des produits comme le latex type Sikalatex ou équivalents assurent une liaison solide entre l’ancien support et le nouveau ragréage, à appliquer scrupuleusement selon la fiche technique.
L’épaisseur et le dosage du ragréage jouent aussi un rôle déterminant. Une couche trop épaisse ou un excès d’eau peut provoquer des fissures et laisser une surface blanche et poudreuse. Pour un ragréage auto-lissant, respectez les limites du produit, généralement entre 3 mm et 1 cm, pour obtenir un sol homogène et sans bulles d’air.
Enfin, il faut choisir le type de ragréage adapté à votre sol et au revêtement prévu. Les ragréages fibrés conviennent aux sols bois ou aux fortes épaisseurs, tandis que le type P2 est pensé pour le parquet et les sols souples. Si vous comptez poser du carrelage, un ragréage P3 minimum est nécessaire. N’oubliez pas non plus de recouvrir votre ragréage dans les 72 heures pour prévenir les fissures, sauf produit industriel.
Vérifier l’état de votre ragréage
Avant de décider des réparations, il est essentiel de contrôler l’état de votre ragréage. Un moyen simple et efficace consiste à réaliser le fameux test du “son creux”. Il suffit de frapper légèrement le sol avec un petit objet et d’écouter. Si certaines zones résonnent creux, cela signifie que le ragréage n’adhère pas correctement au support et qu’il y a un risque réel de décollement ou de fissuration supplémentaire.
Ensuite, il est important de distinguer les fissures superficielles des fissures structurelles. Les microfissures sont souvent cosmétiques et peuvent se combler sans problème. En revanche, les fissures profondes ou étendues indiquent un problème sérieux et nécessitent une intervention plus conséquente pour éviter que le sol ne continue à se détériorer avec le temps.
Est-ce possible de rattraper un ragréage raté ?
Lorsque certaines zones de votre ragréage sonnent creux ou que vous constatez les fissures dans votre ragréage, il est souvent nécessaire de refaire tout ou partie du ragréage. Cela implique de retirer les portions défectueuses puis de recouler un ragréage fibré adapté à l’épaisseur et au type de sol. Il est essentiel de respecter scrupuleusement les instructions du fabricant pour garantir une bonne adhérence et éviter que le problème ne se reproduise.
La préparation du support reste un élément clé pour un résultat durable. Le sol doit être parfaitement nettoyé à l’eau, débarrassé de toutes poussières et résidus, et éventuellement protégé par une barrière anti-humidité. Vérifiez également la planimétrie pour rattraper les irrégularités et les imperfections avant la pose.
Le primaire d’accrochage doit être appliqué correctement pour assurer la liaison entre l’ancien support et le nouveau ragréage. Une barbotine de latex ou un produit équivalent suffit, à condition de respecter le dosage et le temps de séchage du ragréage. Après séchage, un léger ponçage permet d’obtenir un sol homogène et prêt pour la finition.
Ragréage sur ancien carrelage : il est possible de faire un ragréage sur un ancien carrelage, à condition de bien préparer le support avant l’application du ragréage et la pose de votre revêtement de sol.
Pour la pose future du revêtement, le type P2 convient pour un parquet ou des sols souples, tandis qu’un ragréage P3 est nécessaire si vous envisagez la pose de carrelage. Respecter l’épaisseur maximale et les délais de séchage permet d’obtenir un ragréage réussi et un sol lisse et durable, tout en prévenant les fissures et éviter les bulles d’air.
Que faire si votre ragréage se fissure alors qu’il a été posé par un pro ?
Même avec un professionnel, un ragréage peut se fissurer, et cela ne veut pas dire que vous avez mal choisi votre artisan. Commencez par évaluer la gravité : testez le son du sol pour repérer les zones creuses et observez l’étendue des fissures.
Si le ragréage présente des problèmes sérieux, contactez le professionnel pour qu’il intervienne. Il peut être tenu de faire jouer sa garantie décennale et de proposer de refaire tout ou partie du ragréage. Vérifiez que le support est correctement préparé, que le primaire d’accrochage est appliqué et que le ragréage utilisé correspond au type de sol et au revêtement final.
Si le professionnel ne montre pas de bonne volonté, plusieurs solutions s’offrent à vous : prenez des photos détaillées pour documenter les fissures, contactez votre assurance habitation qui peut vous conseiller, et en dernier recours, saisissez un médiateur ou les instances compétentes pour faire valoir vos droits. L’important est de ne pas laisser le problème en l’état, surtout si vous prévoyez de poser un revêtement rigide comme du carrelage.
