Lorsque nous avons acheté notre première vieille maison à rénover, nous avons eu le “plaisir” (ironie inside) de découvrir de la moisissure derrière des plinthes dans notre chambre, soi-disant refaite à neuf. Panique à bord ! Nous voilà donc partis à la recherche d’explications et de solutions pour comprendre et résoudre ce problème.
L’essentiel à retenir:
- L’humidité est la cause principale des moisissures derrière les plinthes, souvent due aux fuites, à la condensation ou aux remontées capillaires. Une mauvaise ventilation et des ponts thermiques aggravent le problème.
- Les moisissures sont nocives pour la santé (allergies, asthme) et peuvent détériorer murs et plinthes. Une intervention rapide évite des dégâts plus importants.
- Le traitement passe par trois étapes : éliminer la source d’humidité, améliorer la ventilation et nettoyer avec des produits adaptés. Un séchage complet est essentiel avant toute réparation.
Pourquoi la moisissure apparaît-elle derrière les plinthes ?
La moisissure derrière les plinthes n’est jamais un hasard – c’est un véritable signal d’alarme qui indique un déséquilibre dans l’environnement de votre maison. Laissez-nous vous expliquer les trois grandes causes que nous avons identifiées.
L’humidité excessive : les origines principales
Les fuites d’eau sont souvent les plus pernicieuses : qu’elles proviennent de la toiture, des canalisations ou même des fondations, elles peuvent rester invisibles pendant des mois tout en causant des dégâts.
La condensation, quant à elle, est un phénomène naturel qui devient problématique lorsque l’air humide ne peut pas s’évacuer correctement. Eva l’a remarqué dans notre salle de bain, où l’absence de ventilation transformait chaque douche en source potentielle de moisissure.
Enfin, les remontées capillaires, également appelées humidité ascensionnelle, sont particulièrement courantes dans les maisons anciennes comme la nôtre, qui ne disposent pas de barrière étanche au niveau des fondations. L’eau du sol remonte naturellement dans les murs à travers des matériaux poreux comme la brique, le parpaing ou le plâtre, un peu comme l’encre dans un buvard, créant ainsi une humidité constante à la base des murs.
Les signes caractéristiques de ces problèmes incluent des taches d’humidité au bas des murs, souvent accompagnées d’auréoles blanchâtres dues aux sels minéraux contenus dans l’eau, un décollement du papier peint, une peinture qui cloque, le décollage du lino, des plinthes qui se décollent, ainsi qu’une sensation de murs humides au toucher, particulièrement en hiver ou après des périodes de pluie prolongées.
Les défauts d’isolation et de ventilation : un duo problématique
Lors de nos travaux, nous avons constaté que l’apparition de moisissures était étroitement liée à deux facteurs techniques :
- Les ponts thermiques : Ces zones où l’isolation est insuffisante créent des points froids, entraînant la condensation de l’humidité de l’air. Ce phénomène, semblable à la condensation sur une bouteille froide sortie du réfrigérateur, est particulièrement visible dans les angles des murs, près des fenêtres et des portes, ainsi que sur les murs en contact avec des espaces non chauffés (comme un garage ou une cave). Lorsqu’il se produit derrière les plinthes, ce phénomène reste souvent invisible jusqu’à l’apparition des moisissures.
- Une ventilation insuffisante : Une mauvaise circulation de l’air empêche l’humidité de s’évacuer correctement. Dans notre cas, la VMC d’origine était sous-dimensionnée, ce qui a aggravé le problème en empêchant l’évacuation efficace de l’humidité, créant ainsi un terrain propice à la formation de moisissures.
Les matériaux : un terrain propice aux moisissures
Le choix des matériaux est crucial dans l’apparition des moisissures. Par exemple, les plinthes en bois non traité agissent comme des éponges, absorbant l’humidité ambiante. Ben a fait l’erreur d’installer des plinthes bon marché non traitées lors de notre première rénovation, une leçon que nous avons apprise à nos dépens ! Les plaques de plâtre (Placo®), quant à elles, peuvent également devenir un terrain fertile pour les moisissures dès qu’elles sont exposées à l’humidité, leur structure les rendant particulièrement vulnérables une fois imprégnées d’eau. De plus, les joints entre les plinthes et le mur, souvent négligés, créent de petits espaces où l’humidité peut s’accumuler en silence, favorisant la prolifération des moisissures.
Infiltrations d’eau : une menace pour votre intérieur
Les infiltrations d’eau représentent une autre cause majeure de l’apparition de moisissures derrière les plinthes. Elles se produisent lorsqu’une fuite d’eau pénètre par des fissures dans les murs extérieurs, une étanchéité défectueuse des fondations, ou encore une mauvaise évacuation des eaux de pluie. Les conséquences de ces infiltrations peuvent être graves : dégradation progressive des matériaux comme le bois, le plâtre ou les enduits, apparition de tâches sombres et de cloques sur les murs, ainsi qu’une sensation d’humidité persistante accompagnée d’une odeur de moisi dans la pièce. Une mauvaise étanchéité des menuiseries ou des joints de façade peut aussi favoriser ce problème, aggravant ainsi les dégâts.

Quels impact sur la santé et la maison ?
Les moisissures ne se contentent pas d’être une nuisance esthétique, elles peuvent avoir des conséquences graves tant sur la santé que sur la structure de votre maison.
Risques pour la santé
Les spores de moisissures, qui se propagent facilement dans l’air, peuvent provoquer des réactions allergiques, des irritations des voies respiratoires, des crises d’asthme et d’autres troubles de santé. Cela est particulièrement préoccupant pour les enfants, les personnes âgées, ainsi que pour les individus déjà sensibles aux problèmes respiratoires. L’exposition prolongée aux moisissures peut aggraver ces symptômes, entraînant parfois des problèmes de santé à long terme.
Risques pour la maison
Les moisissures causent une dégradation importante des matériaux de construction et des finitions de la maison. Les plinthes en bois, en MDF, ou les plaques de plâtre, qui absorbent l’humidité, peuvent se détériorer prématurément. Cela peut se traduire par des fissures, des déformations ou des pourritures du bois, rendant ces matériaux fragiles et nécessitant des réparations coûteuses. De plus, l’humidité qui persiste dans les murs peut affecter d’autres éléments de la maison, comme les revêtements de sol ou les fondations, créant des problèmes structurels à long terme si l’infiltration n’est pas maîtrisée.
Comment éliminer la moisissure derrière les plinthes ?
Identification et traitement de la source d’humidité
Avant toute intervention, il est important de déterminer l’origine du problème pour éviter une récidive. Inspectez les zones affectées en recherchant des signes de condensation, d’infiltrations ou de remontées capillaires. Vérifiez l’état des joints, des murs extérieurs et des fondations pour détecter d’éventuelles failles dans l’étanchéité. Si l’origine de l’humidité n’est pas évidente, faites appel à un professionnel pour un diagnostic approfondi (test d’humidité, thermographie, etc.).
Amélioration de la ventilation
Une bonne circulation de l’air est essentielle. Assurez-vous que votre VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) fonctionne correctement et nettoyez régulièrement les bouches d’aération. Vérifiez que les grilles d’aération des fenêtres et des portes ne sont pas obstruées. Un espace de 1 à 2 cm au bas des portes est souvent suffisant pour garantir une bonne circulation de l’air. Si ce n’est pas le cas, laissez les portes ouvertes pour permettre un renouvellement d’air adéquat. Aérez régulièrement les pièces en ouvrant les fenêtres au moins 10 à 15 minutes par jour.
Isolation des ponts thermiques
Les variations de température favorisent la condensation et donc la formation de moisissures. Une bonne isolation permet de limiter ce phénomène. Identifiez les zones sujettes aux ponts thermiques, notamment les angles des murs, les bas de cloisons et les jonctions avec l’extérieur. Appliquez une isolation adaptée (panneaux isolants, enduits thermiques, doublage des murs) pour réduire les écarts de température et limiter la condensation.
Traitement des remontées capillaires
Si l’humidité remonte depuis les fondations, il est nécessaire de stopper ce phénomène pour éviter qu’elle ne se propage derrière les plinthes. Créez un vide technique entre le mur et les finitions intérieures pour permettre la circulation de l’air et l’évacuation de l’humidité. Installez des grilles d’aération en partie basse et haute du mur pour améliorer la ventilation naturelle. Faites injecter une résine hydrofuge dans les murs pour former une barrière étanche et empêcher l’humidité de remonter.
Si vous êtes bricoleur et souhaitez une solution relativement simple et abordable, vous pouvez opter pour un système de traitement de l’humidité ascensionnelle, tel que Dryzone (ou d’autres marques similaires disponibles sur Amazon.fr). Ce système de gel est facile à appliquer. Après avoir décapé l’enduit, assurez-vous que le mur soit parfaitement sec avant d’appliquer le gel. Cela peut prendre un an pour que le mur soit complètement sec, mais une fois que vous aurez réappliqué un enduit avec du ciment hydrofuge, le problème sera efficacement résolu. Nous avons testé personnellement cette méthode, et elle fonctionne réellement !

Nettoyage des zones affectées
Élimination de la moisissure
Une fois la source d’humidité traitée, il est indispensable de nettoyer soigneusement les zones touchées pour éviter la prolifération de moisissures. Vous pouvez opter pour des méthodes naturelles ou des produits chimiques, selon l’ampleur des dégâts.
- Méthodes naturelles : le vinaigre blanc dilué ou le bicarbonate de soude sont efficaces contre les moisissures et respectent l’environnement.
- Produits chimiques : si la contamination est plus importante, des fongicides ou de l’eau de Javel diluée peuvent être utilisés pour un nettoyage en profondeur.
Lors du nettoyage, il est essentiel de protéger votre santé : portez des gants, un masque et assurez-vous d’une bonne aération de la pièce. Cela minimisera l’exposition aux spores de moisissures et aux produits chimiques.
Séchage et préparation avant réinstallation
Avant de remettre en place les plinthes ou autres éléments, il est primordial de garantir un séchage complet des surfaces. Si nécessaire, utilisez un déshumidificateur ou un chauffage d’appoint pour accélérer le processus. Cela évitera toute accumulation d’humidité résiduelle qui pourrait favoriser la réapparition des moisissures.
Remplacement des matériaux endommagés
Si les plinthes, les murs ou d’autres matériaux sont trop endommagés par l’humidité, il peut être nécessaire de les remplacer pour garantir la durabilité et la sécurité de l’espace.
- Choix des matériaux : optez pour des plinthes résistantes à l’humidité, comme le PVC, le bois traité ou l’aluminium.
- Protection des surfaces : appliquez une peinture ou un enduit anti-humidité pour créer une barrière protectrice contre l’humidité future.