Lorsque nous avons rénové notre première maison, nous avons été confrontés à un problème de niveau dans notre séjour, où d’anciennes tomettes recouvraient le sol. L’objectif ? Obtenir une surface plane pour y poser un carrelage imitation parquet. Plutôt que d’enlever entièrement les tomettes et de refaire une chape de plusieurs centimètres, nous avons envisagé une autre solution : le ragréage fibré. Mais une question restait en suspens : pouvait-on vraiment appliquer un ragréage sur des tomettes ? Et si oui, comment procéder pour obtenir un résultat durable ?
L’essentiel à retenir:
- Diagnostiquer l’état des tomettes : vérifiez que les tomettes sont bien fixées et en bon état avant de commencer. Si certaines sont instables, elles doivent être recollées pour garantir un ragréage solide.
- Bien préparer le sol avant le ragréage : décapez les résidus de vernis ou de graisse sur les tomettes pour assurer une bonne adhérence. Utilisez des solutions comme la soude caustique ou la lessive sodée pour un nettoyage efficace.
- Alternative au ragréage : poser un stratifié : si vous ne voulez pas enlever vos tomettes, optez pour une sous-couche isolante comme le Steico avant de poser du stratifié. Cela permet de moderniser le sol sans travaux lourds.
Diagnostiquez le support existant
Avant de commencer toute application de ragréage, il est indispensable de vérifier l’état du support sur lequel vous allez travailler. Assurez-vous que les tomettes sont bien adhérentes en tapotant légèrement chaque carreau avec un manche de tournevis. Si certaines sonnent creux, cela signifie qu’elles ne sont plus solidement fixées et doivent être recollées. Un sol stable et solide est indispensable pour garantir la durabilité du ragréage.
Dans les maisons anciennes, les tomettes étaient souvent posées sur un lit de sable ou de chaux, ce qui permettait au sol de respirer et de gérer naturellement l’humidité. Sur ce type de support, un ragréage est possible, mais une préparation spécifique est souvent nécessaire, comme la pose d’un treillis de désolidarisation. Ce treillis permet d’éviter que le ragréage ne fissure à cause des mouvements naturels du sol ou des remontées d’humidité. Sans cette précaution, le ragréage risque de se déformer avec le temps.
En revanche, si les tomettes sont posées sur une chape en ciment ou une dalle béton, le ragréage sera plus simple et ne nécessitera généralement pas cette couche de désolidarisation.
Enfin, pensez à vérifier l’humidité du sol. Un excès d’humidité sous les tomettes peut nuire à l’adhérence du ragréage et provoquer des fissures ou des décollements. Pour tester cela, placez un morceau de film plastique au sol pendant 24 heures. Si de la condensation se forme sous le film, il faudra attendre que l’humidité se dissipe avant de procéder.
Nettoyez le sol
Avant d’appliquer un ragréage, il est essentiel de bien préparer vos tomettes. Si ces dernières sont couvertes de couches de vernis, d’huile de lin, ou de résidus de produits d’entretien, vous devrez les décaper pour assurer une bonne adhérence du ragréage.
Une méthode courante consiste à utiliser de la soude caustique pour éliminer les graisses et les vernis. Cette solution est efficace, mais nécessite des précautions : protégez-vous bien et suivez les instructions de sécurité. Après application, rincez soigneusement et laissez sécher avant de continuer.
Si vous souhaitez une option plus douce, vous pouvez utiliser une lessive sodée comme la St Marc. Ce produit permet d’enlever les résidus de produits d’entretien et les traces de gras. Appliquez-le, rincez abondamment et laissez sécher. Ensuite, il est recommandé de neutraliser les résidus éventuels avec de la Javel, en la diluant à l’eau, puis en laissant agir quelques heures avant de bien rincer à l’eau claire. Cela aidera à éliminer toute trace d’humidité et à éviter les problèmes d’adhérence.
Dans certains cas, un nettoyage plus intense peut être nécessaire. Pour cela, vous pouvez tester un nettoyage à la brosse à chiendent avec un mélange d’eau et d’acide chlorhydrique (en respectant rigoureusement les conditions d’usage indiquées sur le produit). Cette méthode permet de décaper plus profondément, mais elle doit être utilisée avec précaution. Une fois l’opération terminée, vérifiez les résultats et assurez-vous que le sol est bien propre avant de poursuivre.
Gâchez et faire un ragréage
Après avoir préparé le sol et appliqué le primaire d’accrochage, vous êtes prêt à passer à l’étape du ragréage. Il est essentiel de suivre scrupuleusement les instructions du fabricant du produit de ragréage pour obtenir un résultat optimal.
- Gâcher le ragréage : Le ragréage se présente souvent sous forme de poudre à mélanger avec de l’eau. Utilisez un seau propre et un mélangeur pour obtenir une pâte homogène, ni trop liquide ni trop épaisse. Il est important de respecter les proportions spécifiées par le fabricant pour que le mélange ait la bonne consistance et assure une bonne adhérence et solidité.
- Appliquer le ragréage : Utilisez une truelle ou une lisseuse pour étaler l’enduit de ragréage sur toute la surface. Travaillez rapidement, car le produit commence à sécher assez vite. Étalez le ragréage de manière uniforme, en comblant les irrégularités et en obtenant une surface parfaitement plane. Une fois que vous avez appliqué une première couche, il est parfois nécessaire d’en appliquer une deuxième, selon l’épaisseur des imperfections à corriger.
- Temps de séchage : Laissez sécher le ragréage conformément aux indications du fabricant (généralement 24 à 48 heures) avant de passer à l’étape suivante. Assurez-vous que le sol est bien sec avant d’appliquer le nouveau revêtement.

Coller le nouveau revêtement
Une fois le ragréage sec et prêt à accueillir un nouveau revêtement, vous pouvez poser celui-ci. Dans votre cas, vous avez mentionné vouloir poser un carrelage imitation parquet, mais cela peut s’appliquer à d’autres types de revêtements également.
- Choisir le bon type de colle : Selon le revêtement choisi (carrelage, parquet stratifié, etc.), choisissez une colle adaptée. Pour le carrelage, une colle spécifique pour carrelage est nécessaire, et si vous optez pour du parquet, une colle adaptée au type de parquet et à la surface de pose sera nécessaire.
- Appliquer la colle : Utilisez une truelle crantée pour étaler une couche uniforme de colle sur le sol. Ensuite, posez votre nouveau revêtement (carrelage, parquet, etc.) en suivant le schéma prévu. Veillez à laisser un espacement suffisant entre les carreaux ou à respecter les spécifications du fabricant pour les joints.
- Laisser sécher : Selon le type de colle et le revêtement, il peut être nécessaire de laisser sécher quelques heures avant de poursuivre avec les finitions (joints, nettoyage des carreaux, etc.).
⚠️ Si vous optez pour un ragréage, sachez qu’il est peu probable que vous puissiez récupérer les tomettes ensuite. Le ragréage, étant un mélange de ciment liquide, va solidifier et sceller le sol. Une fois que le ragréage est posé, il sera très difficile de récupérer vos tomettes sans les abîmer.

Alternative au ragréage : stabiliser le sol avec un stratifié
Si vous souhaitez conserver vos tomettes tout en modernisant le sol, une alternative au ragréage est de poser un revêtement stratifié sur les tomettes existantes, en utilisant une sous-couche adaptée pour stabiliser le support. L’une des options les plus efficaces est d’opter pour des plaques de Fermacell ou une sous-couche écologique comme le Steico, qui sont parfaites pour niveler un sol irrégulier et offrir un support solide pour le stratifié. Ces matériaux sont faciles à poser et permettent de compenser les imperfections du sol, tout en renforçant l’isolation phonique et thermique.
Le Steico, en particulier, est une sous-couche idéale car elle est simple à installer et offre une excellente isolation. Pour l’installation, commencez par identifier les irrégularités du sol en mesurant les creux à l’aide d’une règle droite. Marquez les zones concernées, puis remplissez-les avec des morceaux de Steico, en ajustant l’épaisseur de la sous-couche selon la profondeur des creux. Pour les irrégularités importantes (jusqu’à 2 cm), plusieurs couches de Steico peuvent être superposées pour garantir une surface bien stable avant la pose du stratifié.
Une fois la sous-couche posée, vous pouvez alors installer le stratifié directement dessus. Cette solution est particulièrement utile si vos tomettes sont en mauvais état ou si elles présentent des différences de niveau trop importantes pour un ragréage classique. Elle permet non seulement de conserver le charme des tomettes mais aussi d’obtenir un sol stable et moderne sans avoir recours à des travaux lourds.
Faut-il retirer ou rénover les tomettes ?
Si votre sol en tomettes est irrégulier, vous pourriez être tenté de les retirer avant de poser un nouveau revêtement. Toutefois, cette option présente plusieurs inconvénients.
Retirer les tomettes : une bonne idée ?
Les tomettes anciennes sont souvent posées sur un lit de sable ou scellées avec du ciment, ce qui rend leur retrait complexe et chronophage. En les enlevant, vous risquez de détériorer les carreaux et d’affecter l’équilibre naturel du sol. En effet, le sable sous les tomettes joue un rôle essentiel en laissant le sol respirer et en limitant les remontées d’humidité. Une fois retirées, vous devrez compenser cette perte avec une solution adaptée, comme la pose de dalles isolées, afin d’éviter des problèmes d’humidité à long terme.
Si votre objectif est de récupérer les tomettes pour les revendre ou les réutiliser, sachez qu’elles risquent d’être abîmées lors du démontage, surtout si elles sont scellées au ciment.
Rénover les tomettes : une alternative intéressante
Si vous souhaitez conserver vos tomettes tout en améliorant leur aspect, la rénovation est une option plus simple et moins risquée que le retrait. Le ponçage permet notamment de corriger certaines irrégularités et d’éliminer les traces d’usure tout en préservant l’authenticité du sol.
Cependant, le ponçage ne règle pas un problème de niveau important. Si votre sol est très irrégulier, un simple ponçage ne suffira pas à le remettre à niveau de manière satisfaisante.
Comment poncer des tomettes ?
Le ponçage se fait à l’aide d’une ponceuse spécifique, comme une ponceuse à béton ou une disqueuse équipée d’un disque adapté aux pierres tendres. Pour les grandes surfaces, il est recommandé de louer une ponceuse professionnelle d’environ 80 kg, qui permettra d’obtenir un résultat plus uniforme.
L’opération consiste à retirer 2 à 3 mm de surface en utilisant des disques abrasifs de plus en plus fins. Si les tomettes sont recouvertes de résine ou présentent des défauts marqués, un disque diamant est souvent nécessaire pour la première passe.
Une fois le ponçage terminé, il est indispensable d’appliquer un traitement protecteur (vernis ou produit spécifique) afin de préserver les tomettes de l’humidité et des taches.