Lors de l’achat de notre maison à rénover, nous avons découvert une surprise de taille : une partie de la cave s’était effondrée. Le mur de renfend en terre sous la voûte avait été partiellement retiré par l’ancien propriétaire, ce qui avait entraîné l’effondrement de la structure. Face à cette situation, nous avons pris une décision simple : plutôt que de tenter une reconstruction coûteuse et complexe, nous allions remblayer la cave. Mais comment s’y prendre correctement ? Après de nombreuses recherches et conseils glanés, nous partageons aujourd’hui notre expérience pour vous guider étape par étape.
L’essentiel à retenir:
- 1️⃣ Priorité à la sécurité : inspectez minutieusement votre cave pour évaluer la stabilité de la structure et faites appel à un professionnel en cas de doute.
- 2️⃣ Le béton autocompactant, votre allié : préférez ce matériau pour un remblai uniforme, durable et sans tassement. Évitez la terre ou la grave, qui pourraient compromettre la stabilité.
- 3️⃣ Traitez l’humidité d’abord : avant tout remblaiement, identifiez et résolvez les problèmes d’humidité avec un bon drainage, une étanchéité adaptée et une ventilation efficace.
Les étapes essentielles pour remblayer avec du béton
Inspection de la cave
Identifiez les zones instables ou disloquées et vérifiez l’état de la voûte restante. Il faut vérifier si la clé est encore présente. Pour celles et ceux qui se posent la question la “clé” fait référence à une pierre ou un élément central situé au sommet d’une voûte en maçonnerie traditionnelle. C’est cette pièce qui verrouille la structure en répartissant les forces de compression de manière équilibrée sur l’ensemble des éléments de la voûte. Sans cette clé, la stabilité de la voûte est compromise, car elle ne peut plus supporter correctement les poussées exercées par les éléments autour d’elle.
Vous comprenez donc que quelque soit votre situation une inspection approfondie permet d’éviter des surprises désagréables. En cas de doute sur la stabilité de la structure, n’hésitez pas à consulter un professionnel pour garantir la sécurité des travaux.
Choisir le bon matériau de remblai
Le béton autocompactant (BAC) est fortement recommandé. Ce matériau, utilisé couramment dans les chantiers urbains, s’infiltre dans les moindres recoins et assure une cohésion optimale. Il reste facilement démolissable, évite les tassements grâce à sa prise lente, et offre une solution fiable et durable. À l’inverse, la terre ou la grave peuvent provoquer des tassements imprévisibles, compromettant ainsi la stabilité de la future dalle.
Assurer un drainage efficace
Un bon drainage en périphérie est indispensable pour protéger votre cave des infiltrations d’eau, qui pourraient fragiliser la structure. Cela permet de prévenir tout risque et de prolonger la durabilité des travaux.
Préparer la dalle finale
La dalle doit être autoportante et ancrée aux murs, de manière à rester indépendante du remblai et éviter les contraintes liées au tassement. Une feuille de polystyrène placée en dessous permet également de mieux répartir les charges et d’éviter que la dalle ne repose directement sur le remblai.
Le béton autocompactant présente donc de nombreux avantages dans ce contexte. Il s’adapte parfaitement aux moindres recoins, ne nécessite pas de compactage manuel, et respecte les appuis naturels créés par la maçonnerie au fil du temps. Il est important d’éviter les bétons trop rigides ou hyper performants, qui pourraient causer des retraits excessifs. Privilégiez un ciment CM II avec un dosage d’eau contrôlé pour un résultat optimal.
Attention aux problèmes d’humidité avant de remblayer
Avant de vous lancer dans le remblaiement, prenez le temps d’identifier et de traiter d’éventuels problèmes d’humidité. Si votre cave présente des signes d’infiltration, comme des murs humides, des flaques d’eau ou une odeur persistante de moisissure, le remblai ne résoudra pas ces problèmes. Au contraire, il risque de les aggraver en emprisonnant l’humidité, ce qui pourrait fragiliser la structure à long terme.
Dans ce cas, voici les étapes à suivre avant de remblayer :
- Diagnostiquer la source de l’humidité : vérifiez les drains, les fondations et les murs. Une infiltration peut provenir d’une mauvaise étanchéité ou d’un problème de drainage extérieur.
- Assurer une bonne ventilation : installez des systèmes de ventilation ou des ouvertures pour réduire l’humidité ambiante.
- Appliquer une étanchéité adaptée : enduits, membranes ou peintures hydrofuges peuvent être nécessaires pour protéger les parois avant de procéder au remblaiement.
Une fois ces travaux réalisés, vous pourrez remblayer en toute sérénité, avec l’assurance que la structure est protégée et durable.
Voici une vidéo très instructive sur la gestion de l’humidité dans la bâti ancien :
Quel budget prévoir pour le remblaiement ?
Matériel à prévoir
- Béton autocompactant (BAC) : prévoir environ 250 à 300 €/m³ en fonction des fournisseurs et de la région. Calculez le volume nécessaire selon la taille de votre cave.
- Outils nécessaires :
- Une bétonnière (si vous préparez le béton vous-même) ou la location d’un camion-toupie (environ 150 à 250 € pour une livraison).
- Une pelle et une brouette pour répartir le béton.
- Un niveau laser pour garantir une dalle plane (environ 30 à 50 € à l’achat ou à la location).
- Film de polystyrène ou isolation (environ 5 à 10 €/m²).
Autres coûts potentiels
- Étanchéité : enduits ou membranes hydrofuges pour les murs avant le remblaiement (de 20 à 50 €/m², selon le produit).
- Drainage : tuyaux de drainage et gravier pour éviter les infiltrations d’eau (environ 10 à 20 €/m linéaire).
- Main-d’œuvre : si vous faites appel à un professionnel, comptez entre 40 et 60 €/heure, selon la complexité du chantier.
Budget estimatif
Pour une cave de 20 m² à remblayer avec du béton autocompactant :
- Matériaux : environ 800 à 1 200 €.
- Main-d’œuvre (si nécessaire) : 600 à 1 000 €.
- Coût total estimé : 1 400 à 2 500 €, selon les options choisies et les besoins spécifiques.